La Brigue (en Ligure/Royasque La Briga, en Brigasque Ra Briga, en Italien Briga Marittima) est une commune française, située dans le département des Alpes-Maritimes et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Ses habitants sont les Brigasques.
Par la loi du 15 septembre 1947, Journal officiel du 16 septembre 1947 avec effet au 17 septembre 1947, la commune de La Brigue est créée « à partir d'une partie étrangère » ; le Code Insee 06162 ne correspond donc pas à l'ordre alphabétique.
Géographie
Localisation
Situé à 800 mètres d'altitude dans la haute vallée de la Roya (Alpes-Maritimes), La Brigue est un village de 618 habitants au dernier recensement (environ 300 réels à l'année) classé monument historique. La commune de La Brigue représente l'extrème pointe Est de la Région Provence-Alpes-Côte d'Azur. Elle se trouve, idéalement, sur le sommet Sud-Est de l'
Hexagone (
Lauterbourg en Alsace étant en absolu la commune plus à l'Est de France)
La Brigue est traversé de Est en Ouest par le torrent Levenza, affluent de la Roya. Le paysage est de type préalpin, constitué de calcaires.
Topographie
Au creux de la vallée, La Brigue est entourée de montagnes remarquables aux traits dèjà alpins: le
Mont Bégo à l'Ouest, le versant des "Ciage" et le mon Saccarello à l'Est, le "Balcon de Marta" au Sud. Une partie de la commune s'étend jusqu'au Marguareis, ensemble karstique dans les
Alpes ligures, fréquemment exploré par des spéléologues expérimentés.
Hydrographie
Les deux cours d'eau traversant La Brigue sont la Levenza (de Est en Ouest, affluent de la Roya) et le Rio Sec (du Sud au Nord, affluent de la Levenza). Le Rio Sec est une petite rivière torrentueuse, son lit ne se remplit d'eau qu'à la suite de forts orages qui peuvent se former, notamment l'été, sur le Balcon de Marta. A sec la plupart de l'année (comme l'indique son nom), le Rio Sec peut, à la suite de ces orages, devenir un torrent impétueux très dangereux.
Climat
Le climat de La Brigue est de type
méditerranéen. Toutefois, par sa position au creux des vallées préalpines à 800 mètres d'altitudes, les hivers peuvent parfois etre rigides. Les gelées ne sont pas rares de Décembre à Mars. L'été est généralement très doux, l'entourement des montagnes offrant à La Brigue des été chauds mais jamais caniculaires. Les orages sont fréquents de la mi-aout à fin septembre.
Transports Routiers
Le principal axe de comunication de la Vallée de la Roya est la Dèpartementale D6204 (ex N204), qui permet l'accés à La Brigue par le Sud (
Vintimille), par le Sud-Ouest (par
Nice via
Sospel et le
Col de Turini), et par le Nord (
Cuneo).
La Brigue est en retrait de la D6204: il faut en effet bifurquer à Saint Dalmas de Tende sur la D43 pour rejoindre le village. La D43 termine elle meme sur la commune de La Brigue dans une sorte de cul-de-sac, à l'hameu de Morignole d'un coté et au lieu dit de Bens de l'autre. Il est théoriquement possible de continuer encore vers l'est sur des pistes forestières qui rejoignent ensuite les anciens hameux de La Brigue sur le versant italien, mais l'état d'entretien de ces routes non goudronnées les réserve au 4x4. De ce fait, La Brigue se trouve dans une position "en bout de route": on peut difficilement y passer par hasard de retour de ou en allant vers une autre destination.
Cette situation routière est aussi un désavantage touristique pour La Brigue, par rapport a Tende qui, bien que distante seulement 5Km, est le passage obligé des comunications routières entre le Bas-Piémont et la Ligurie Occidentale. Les transports routier sont aussi très influencés par la présence du Tunnel du Col de Tende: vetuste et nécessitant de fréquentes réfections, il est souvent fermé, coupant La Brigue et plus généralement la vallée du débouché sur le Piémont.
Transports Ferroviaires
La Brigue est desservie par la ligne internationale
Nice-Cuneo (gestion mixte SNCF et
Ferrovie dello Stato, avec un embrachement vers
Vintimille à
Breil). Le matériel roulant est français sur le segment Nice-Breil, italien sur le trajet Vintimille-Breil et mixte sur le segment Breil-Tende-Cuneo. Cette ligne ferroviaire non electrifiée, inaugurée en 1928, abandonnée suite aux bombardements de la Deuxième Guerre Mondiale et remise en service seulement en 1979, est réputée comme l'une des lignes ferroviaires les plus spectaculaires du monde. Elle constitue, à elle seule, un motif d'attraction touristique. Sa conservation est considérée fondamentale par les habitants de La Brigue, étant la seule alternative possible aux transports routiers et la seule forme de transports collectifs en Vallée de la Roya.
Histoire
Avant son annexion par la France suite au traité de Paris (1947), La Brigue portait le nom
Italien de
Briga Marittima : cette commune, bien éloignée de la mer, n'était qualifiée de « maritime » qu'en raison de sa position dans le bassin qui se déverse vers la Méditerranée par la Roya et par opposition au hameau de Briga Alta, situé au Piémont. Durant de nombreux siècle, l'économie de la communauté de La Brigue était basée sur un système agro-sylva-pastoral. C'est surtout grâce à l'élevage ovin que La Brigue avait acquis un certaine prospérité à la fin du Moyen Age et au cours du XVI
e siècle. Le vente d'agneaux de lait était sa spécialité. Le commerce de la laine explique même la présence d'une importante communauté de négociants juifs dans le village (une "rue du Ghetto" y subsiste). Mais, au cours des XVII et
XVIIIe siècle, la Commune de La Brigue commence à céder ses droits de pâturage pour rembourser ses créanciers, ce sont les "bandites", responsables de la dégradation des prairies d'altitude. Les bénéficiaires des droits de bandite pour rentabiliser leurs acquisitions pratiquaient le surpâturage, sachant que les Brigasques, de toutes façons devraient leur fournir le fourrage quand l'herbe viendrait à manquer. Cette ancienne économie s'étiole au cours du
XIXe siècle avec une embellie après 1860. En effet, à cette date, tout le Comté de Nice est rattaché à la France, sauf Tende et La Brigue.
En effet, ce territoire inclus la ligne de crête allant du Col de Tende au "Balcon de Marta" en passant par le massif du Marguareïs. Il s'agit d'une position bien trop stratégique pour permettre que le Piémont, en passe de conclure l'Unité d'Italie (qui interviendra l'année suivante), cède ces terres à la France. L'enjeu est clair: d'éventuelles positions fortifiées françaises avec les canons pointés sur la ville de Cuneo, point d'accès à la Plaine du Pô, donnerait en cas de conflit un avantage gigantesque à la France, dont les troupes ne seraient plus qu'à deux ou trois jours de marche de Turin, la capitale. Le Piémont ne peut donc pas se priver de ce rempart naturel que sont les Alpes. Cavour et la diplomatie italienne finiront par trouver un compromis avec le "Second Empire". Le Comté de Nice sera bel et bien rattaché à la France par le Traité de Turin (1860), pour respecter l'engagement pris vis à vis de Napoléon III qui avait promis un soutien militaire au Piémont dans la guerre contre l'Autriche (bien que cet engagement ait été tardif et dont l'efficacité demeure encore aujourd'hui objet de discussions). Néanmoins, Tende et La Brigue seront officiellement déclarés "territoires de chasse personnelle du Roi", donc inaliénables.
Pour consoler les Tendasques et les Brigasques de leur "infortune", privés par la nouvelle frontière de débouché sur la mer et sur les florissantes activités de la côte Niçoise, on accorde à la Haute Roya des franchises douanières : les produits agricoles vendus sur la Côte ne seront pas soumis à la douane. Un produit qui séjourne sur le territoire des deux Communes un certain temps est considéré comme Brigasque ou Tendasque. C'est l'époque des "dichiare" (déclarations) où la Brigue et Tende deviennent miraculeusement productrices d'agrumes!
La Brigue, ainsi que Tende, sera finalement rattachée à la France le 16 septembre 1947, suite aux accords fixés par le Traité de Paris (1947) et confirmés le 12 octobre suivant par un plébisicite supervisé par des observateurs internationaux.
Le 9 Mars 2008, à la suite du premier tour des Elections Municipales, la liste du Maire sortant Jean-Pierre Bronda est battue, mettant fin à un "règne" municipal ayant duré presque un quart de siècle.
Economie
L'économie brigasque a longtemps été centrée sur l'élevage du mouton, particulièrement en fonction de la production de la laine. La laine brigasque était réputée, et on venait de très loin pour participer aux marchés annuels qui se tenaient au village. La culture de la vigne était aussi pratiquée. Sous l'Empire, La Brigue comptait jusqu'a 34.621 tetes de bétail à laine.
Après la Révolution Industrielle, l'éxode rural à inexhorablement vidé le village au cours du XIX et XX siècle, ses habitants préférant travailler dans le bien plus profitable tourisme côtier que dans les campagnes de la Vallée de la Roya. Le phénomène s'accentua après le rattachement de 1947: dés lors que La Brigue devint française, ses habitants étaient encore plus facilités dans leurs demandes d'embauche sur le littoral français.
Aujourd'hui La Brigue vie principalement de tourisme estival et de l'emploi fournit par les structures de service public (en particulier une maison d'accueil spécialisé et une maison de retraite). En dehors des activités de services et de tourisme (3 hôtels restaurants, divers gîtes, une Via Ferrata communale), bien qu'en retrait du reste des Alpes-Maritimes et avec une population effective ne dépassant pas les 300 habitants l'hiver, La Brigue conserve tout de même une discrète activité commerciale et artisanale destinée au résidents: 2 épicéries, un bistrot, un buraliste, une pizzeria, un bureau de poste, une menuiserie, un electricien et un plombier garantissent au village un standing relativement élevé en offre de biens et services(en comparaison d'autres villages similaires par position et population).
Administration
Liste des maires successifs |
Période | Identité | Parti | Qualité |
---|
1947 | 1949 | Hippolyte LAMBERTI | - | - |
1949 | 1965 | Aimable GASTAUD | - | - |
1965 | 1983 | André MERQUIOL | - | Grand Maitre de l'Ordre de Malte |
1983 | 2008 | Jean-Pierre BRONDA | UMP | - |
2008 | - | Bernard GASTAUD | PS | - |
Jumelage
Démographie
Évolution démographique(Source : INSEE)1962 | 1968 | 1975 | 1982 | 1990 | 1999 |
---|
477 | 582 | 493 | 495 | 618 | 595 |
Nombre retenu à partir de 1968 : population sans doubles comptes |
Lieux et monuments
- Le Sanctuaire Notre-Dame des Fontaines, particulièrement chèr aux brigasques et dont le culte est encore très vivant, abrite à son intérieur une considérable fresque (Cicle de la Passion) réalisée au XVe siècle par le peintre Piémontais Giovanni Canavesio. Cette chapelle est aussi l'une des principales destinations touristiques du village, pouvant atteindre les 12.000 présences touristiques par an.
- La Collégiale Saint-Martin est l'église principale du village où se célèbrent les messes du dimanche. De construction romane, elle fut démolie à la fin du XIV siècle (peut-etre suite è une innondation ou un incendie) et entièrement rebatie en style roman lombard . Elle abrite à son intérieur de nombreux retables baroques, en particulier une Nativité de Louis Bréa, et un orgue monumental du XIXe siècle de fabrication piémontaise (Frères Lingiardi).
- Les Chapelles de l'Assomption, de l'Annonciation et de Saint-Michel XVIIIe siècle sont les 3 principales chapelles encore accessibles au village. De construction typiquement baroques, elles abritent à l'intérieur des fresques anonymes d'inspiration évangelique. Elle sont le témoignage de l'attachement des brigasques au cours des siècles pour le catholicisme. Le village comptait jusqu'a 15 chapelle au XIXe siècle.
- Le Pont du Coq XVe est une construction d'origine incertaine. Par sa position, à l'écart du village et de toute voie de comunication (présente ou passée), il est possible que ce pont fut conçu plus comme oeuvre monumentale et commémorative que comme pont de passage. Diverses légendes villageoises (parfois des contes pour enfants) racontent l'histoire de ce pont, mais aucun document aux archives n'atteste exactement de son origine.
- Le château Lascaris XVe siècle domine le village par sa tour, seul élément encore intégre de ce batiment aujourd'hui en ruine. Le château, pas sa structure médiévale complexe dont restent quelques mur des salons de noblesse (aujourd'hui pour la plupart reconverti en jardins potagers) et les traces du pont-levis, témoigne de la puissance des seigneurs médiévaux de La Brigue, les Contes Lascaris.
- Des linteaux armoiriés du XVe et XVIe siècle décorent de nombreuses entrée de maison brigasques. On y retrouve des sculptures en bas-relief, parfois accompagnées de textes aussi en bas-relief ou incisés dans la pierre. Les linteaux de La Brigue peuvent etre répartis en trois grandes familles: les linteaux décorés de motifs religieux (Chrisme, INRI, Agnus Dei, etc...), ceux décorés d'armoiries e d'initiales des familles les ayant fait poser, et enfin ce reportant des frases d'ordre moral ou religieux. Parfois les trois styles cohabitent sur un meme linteau. La pratique des linteaux est courante dans toute la vallée de la Roya, mais chaque village se distingue par l'utilisation de pierres différentes, a la coloration variant selon la carrière d'où elles étaient extraites: mauve pour Fontan (carrière des gorges de Saorge), verte à Tende ou encore noire à La Brigue (carrière de Triora)
Personnalités liées à la commune
- Aimable Gastaud : né à La Brigue le 2 septembre 1900, il est l'artisan du rattachement des communes de Tende et La Brigue à la France le 16 septembre 1947. Il fut maire et conseiller général de ces deux communes. Il est mort le 7 mai 1974.
- Giovanni Battista Domenico Rusca : général et baron d'empire sous Napoléon Bonaparte est né à La Brigue en 1759 et mort à Soissons en 1814.
- Col. Giovanni Pastorelli, héros italien de la guerre de Libye: né à La Brigue, mort à Ain Zara, Libye en 1911.
- Prof. Remo Ruffini, né à La Brigue le 17/5/1942, astrophysicien, chercheur et co-auteur du premier ouvrage scientifique sur le "trou noir" dans le cosmos (1974), professeur titulaire de la chaire de physique théorique all'Université "La Sapienza" à Rome. Auteur et co-auteur de plus de 200 publications scientifiques internationales et de nombreux essais scientifiques.
Voir aussi
Articles connexes
Notes, sources et références
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Liens externes
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